[Répartition de Noumenia Synesis] "Pour Un Nouveau Départ"

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* Pour un nouveau départ *
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Elle y était. Elle entrait enfin à Poudlard. Malgré l'effervescence de la gare pleine d'élèves et de parents agités, malgré le long voyage en train, les premières rencontres, les premières discussions, malgré son uniforme revêtu depuis quelques heures déjà, malgré l'apparition merveilleuse du château depuis le lac aux reflets des étoiles et de la lune pleine ce soir-là, malgré cela, malgré tout cela, elle n'avait pu y croire. Le doute avait subsisté que tout ne soit encore qu'illusions et qu'au moment de passer les hautes portes de bois, ce monde auquel elle aspirait ne se soit évaporé pour la ramener là où la magie n'existait pas. Chez elle.

Mais cette fois, tout était réel. Elle avait pénétré dans le château aux murs immenses et aux plafonds envoûtants, et autour d'elle, les visages apeurés des autres nouveaux élèves de son âge la rassurait sur ses propres ressentis. Son cœur battait fort et elle se demandait à la fois si leurs cœurs à eux battaient autant, et s'ils pouvaient entendre la pulsation du sien. Noumenia tourna les yeux vers la jeune fille qu'elle avait rencontré dans le train, Aline, et lui sourit. Aline lui répondit par une tentative de sourire mais qui s'arrêta à mi-chemin, crispé par la nervosité. Noumenia n'insista pas et regarda les autres premières années.

Elle ne se sentait pas tendue, mais elle était très excitée d'être enfin à la grande école de sorcellerie Poudlard. Noumenia attendait avec impatience de savoir dans quelle Maison elle serait envoyée.

La jeune fille admirait les Gryffondors et espérait que le Choixpeau la trouverait à la hauteur de cette Maison. Elle n'avait pas très envie de se retrouver à Poufsouffle, se sentant beaucoup trop impulsive et passionnée pour y être à l'aise. De plus il n'était pas dans sa nature de passer des heures sur son travail scolaire, bien qu'il lui arrive de se plonger dans des projets, des recherches, des lectures sans voir le temps passer.

Noumenia était plutôt intelligente mais elle avait du mal à rester concentrée très longtemps sur un travail qui ne lui donnait pas envie. Ainsi elle réussissait assez bien voire facilement dans toutes les matières qui l'intéressait à l'école, et avait une fâcheuse tendance à ne pas fournir d'efforts pour les autres. Elle ne se voyait ainsi pas vraiment à Serdaigle dont on disait que c'était la Maison des travailleurs et sages. Et Noumenia ne se considérait vraiment pas comme étant sur la voie de la sagesse.

La Maison Serpentard l'intriguait, la fascinait même. Noumenia aimait penser qu'elle serait à Gryffondor, avec les courageux, ceux qui foncent tête baissée dans la première aventure, et qui sont prêts à tout pour sauver leurs amis. Mais Serpentard avait quelque chose, quelque chose qui l'attirait. Derrière ses idéaux et penchants chevaleresques, Noumenia avait aussi des désirs cachés de gloire et de grandeur, qu'elle ne percevait pas encore clairement, du haut de ses onze ans, mais qu'elle commençait à déceler. Elle était assez perspicace, la rendant déjà assez lucide sur elle-même et sur les choses du monde.

Bien sûr, encore fillette, ces compréhension de sa propre personnalité ne prenaient pas grande place dans son esprit vite émerveillé, et en attendant le moment de la Répartition, Noumenia avait déjà posé les yeux sur assez de choses étonnantes pour détourner, l'espace d'un instant, ses pensées de sa Maison future.

Aline et elle avait beaucoup discuté dans le train, de leurs histoires, de leurs familles, de leurs attentes, des cours qu'elles avaient envie de suivre et de ceux qu'elles redoutaient. Noumenia rêvait essentiellement d'une seule chose en dehors de ses désirs d'être à Poudlard: les cours de Vol et le Quidditch.

Elle n'était jamais montée sur un balai mais c'était son plus grand rêve depuis qu'elle avait appris l'existence de la magie et du monde des sorciers quelques années plus tôt. De trop nombreux songes l'avaient hantée dans lesquels elle volait enfin dans les airs pour qu'elle renonce à vivre cette expérience dans la réalité. Elle savait bien qu'elle ne pourrait pas faire partie de l'équipe de Quidditch de l'école avant l'année suivante mais déjà le fait de tenir un balai entre ses mains et d'avoir l'occasion de s'élever un peu vers le ciel allait la ravir.

Noumenia attendait avec impatience également de pouvoir se servir effectivement de sa baguette magique. L'attente des cours de Défense contre les Forces du Mal, de Sortilèges, et de Métamorphoses la rendait particulièrement excitée à l'idée d'apprendre des sorts et de pouvoir ensuite enfin en jeter. Le cours de Défense l'attirait encore plus car il signifiait aussi apprendre à se battre... Malgré les rumeurs entendues sur le cours particulièrement ennuyeux de Mr Binns, Noumenia avait aussi hâte d'en apprendre le plus possible sur le monde de la magie et des sorciers, ce monde qui la faisait tant rêver. Elle avait envie de le connaître, de le comprendre. Elle voulait sentir que ce monde était bien le sien.

En revanche, Noumenia n'avait pas du tout mais alors pas du tout envie d'aller en cours de Botanique. Elle n'avait absolument pas l'âme d'une travailleuse de la terre. Oh, elle aimait se promener dehors et profiter de la nature les jours de beau temps, mais s'occuper du jardin chez elle était une corvée lorsque sa mère adoptive lui demandait de l'aider. Dans ces moments-là, Noumenia s'arrangeait toujours pour s’éclipser, soit dans la bibliothèque de leur demeure, soit en s'échappant dans les montagnes environnantes.

Une pensée passa dans l'esprit de Noumenia lorsque son regard se posa sur un tableau représentant un paysage de montagnes verboisées. Ses parents adoptifs vivaient dans un grande demeure près de Fort William, au milieu de hautes montagnes et tout près des rivières et torrents qui en découlaient. Noumenia adorait s'évader dans les hauteurs écossaises et sur les pierres vieilles de milliers d'années et recouvertes d'herbe fraiche et de lierre.

Noumenia avait appris la vérité sur ceux qu'elle croyait être ses parents le lendemain de l'anniversaire de ses sept ans. Ils l'avaient recueillie suite à la mort de ses parents biologiques lors d'un accident, quand elle avait quatre ans. Ceux-ci dans leur testament avaient confié la garde de la fillette à leurs plus proches amis: Caitlin et William Synesis, qui n'avaient pas d'enfants.

La famille Synesis était une vieille famille de la région, assez riche grâce à une certaine noblesse de leur lignée, mais il s'agissait aussi d'une famille Moldue. Connaissant le secret de leurs amis, et respectant leur voeux que Noumenia suive ses études à Poudlard, Caitlin et William avaient décidé d'attendre que la petite fille soit en âge de comprendre pour lui dévoiler la vérité sur sa naissance et sur son appartenance au monde magique.

Noumenia n'avait jamais cessé de penser à Caitlin et William autrement que comme ses parents et seuls parents. Elle ne se souvenait pas de ceux qui l'avaient mise au monde et c'était bien les Synesis qui l'avaient vue grandir et éduquée. Elle respectait cependant bien sûr la mémoire de ses parents biologiques et ils étaient associés dans son esprit à l'héritage magique qu'ils lui avaient transmis.

Depuis sa connaissance du monde magique, Noumenia n'avait pas arrêté d'y penser. Caitlin et William, pour son plus grand bonheur, étaient amis avec un autre couple de sorciers, d'anciens amis des parents de Noumenia, et ils avaient emmené Noumenia les voir avec eux. Cette visite avait été le début d'une plus grande amitié entre les deux familles, et ils s'étaient retrouvés de nombreuses fois pour des occasions Moldues, et d'autres Sorcières. Leur fils, Daniel, entrait en troisième année à Poudlard cette rentrée-là.

Ils étaient allés tous ensembles au Chemin de Traverse lorsqu'il avait fallu aller chercher les affaires de première année pour Noumenia. La fillette se souvenait encore du jour où une grande chouette était entrée par la fenêtre du salon et avait déposé devant elle une lettre de parchemin au blason de l'école de sorcellerie. Noumenia avait poussé des cris de joie, s'était mise à danser, et avait fini en larmes de bonheur dans les bras de ses parents qui avaient ri de la voir aussi heureuse.

En déambulant avec émerveillement dans la grande rue commerçante sorcière, Noumenia aurait eut envie de tout acheter. Tout lui semblait merveilleux et essentiel. Gringotts avait été très intimidant, et la fillette n'avait pas décroché un mot lorsqu'ils avaient du s'adresser aux Gobelins. Elle avait ensuite retrouvé sa voix en découvrant qu'elle possédait un coffre commodément rempli au sein de la banque des sorciers et avait tiré les bras de ses parents pour qu'ils l'emmènent plus vite faire ses achats pour l'école.

Le magasin de Quidditch avait été une torture abominable puisque Noumenia n'avait pu que regarder dans rien acheter ni même toucher, et l'animalerie lui avait remonté le moral. Elle avait longtemps hésité entre une chouette, bien pratique pour le courrier, et un chat, qu'elle préférait pour les câlins, quand elle était tombée sur un magnifique chaton entièrement noir excepté les extrémités blanches des pattes et la tache blanche vers l'oreille gauche, oreilles qu'il avait plutôt pointues, et au museau un peu allongé. Elle n'avait pas pu résister.

C'était un mâle et Noumenia l'avait baptisé Lycaon. Quand Aline lui avait demandé pourquoi dans le train, Noumenia avait répondu que c'était parce qu'il lui faisait penser à un louveteau en même temps qu'à un chaton, ce qui n'était pas totalement infondé, et donc qu'elle l'avait baptisé selon le nom grec du personnage antique qui aurait donné son nomaux loups selon le mythe qui lui est consacré.

Noumenia aimait les langues anciennes, elle avait découvert le grec en faisant des recherches sur son prénom et son nom de famille, découvrant qu'il s'agissait de mots en grec ancien, et était tombée amoureuse de la langue. Elle s'était aussi plongée dans le latin et les langues celtes, et avait hâte d'étudier les Runes à Poudlard. Noumenia avait une passion pour les cultures passées, ces civilisations antiques glorieuse d'une grandeur infinie puisque encore aujourd'hui, elle font parfois référence.

Sur le Chemin de Traverse, Noumenia avait aussi adoré acheter tous ses livres et ses parents lui avait permis d'acheter en plus l'Histoire de Poudlard, mais seulement celui-là, car elle aurait eu envie d'en prendre bien d'avantage. La boutique de vêtements avait été un arrêt agréable pour les parents de Noumenia qui s'étaient posés le temps que Mrs Guipure prenne les mesures de la fillette. Acheter un chaudron et du matériel tel que la balance avait été bien moins passionnant, mais le meilleur avait été gardé pour la fin: la baguette magique.

La boutique était aussi sombre et mystérieuse que ce que les livres et les racontars en disaient. Un homme avait saluée Noumenia, avait pris ses mesures, et puis était allé chercher quelques boîtes. Après avoir essayé une ou deux baguettes, Noumenia en avait pris une qui lui avait fait ressentir une chaleur agréable, et dont elle sentait que c'était la bonne. L'homme avait sourit et avait rappelé que c'était toujours la baguette qui choisissait son sorcier d'une voix mystérieuse.

Et Noumenia était ressortie de la boutique, dansante, avec dans ses affaires une baguette de bois de rosier de 17,3 cm avec un crin de licorne. "Souple et flexible, elle sera très bonne pour les enchantements", avait déclaré le vendeur. Après un dernier passage près du magasin de Quidditch, pour le plaisir des yeux, tout le monde avait pris une glace avant de rentrer chez soi, et Noumenia s'était endormie un large sourire aux lèvres.

Le retour de la directrice-adjointe sortit Noumenia de ses pensées. La professeur leur fit un petit discours sur les Maisons et sur le fonctionnement de l'école, et les invita ensuite à la suivre, ouvrant les portes de la Grande Salle.

La première sensation avait été l'émerveillement à nouveau face à la magie du plafond de la pièce. Et puis, les yeux de Noumenia s'étaient posés sur le Choixpeau magique, aussi vieux que Poudlard, et aussi solide que les murs de l'école. Elle l'avait regardé d'abord avec admiration, puis avec une pointe d'appréhension, se rappelant que c'était lui qui allait décider de son destin au château. Et puis, une sorte de détermination prit place dans l'esprit de Noumenia tandis qu'une flamme s'allumait dans ses yeux.

Elle était une sorcière, elle était à Poudlard. Tout pouvait lui arriver désormais, et elle attendait cela avec grande impatience.

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